BACKGROUND
L’HISTOIRE ANCIENNE
Les brumes du passé
Pour comprendre la raison d’être du monastère de
Glendaloch, il faut remonter à l’origine d’Ekbir, au grand
cataclysme qui fit déferler les peuples de l’Ouest sur
Flannesse ...
Il y a de cela plus de mille ans, une bataille fit rage sur le
continent opposant les deux empires de l’Ouest : Suel et
Bakluni. Elle dura plus de soixante années et se conclut
par une terrible apocalypse, déclenchée par les mages de
Suel qui engloutit cités, contrées et civilisations bakluni.
En réponse, les prêtres mages bakluni envoyèrent une
pluie de feu incolore sur leurs ennemis, ravageant leurs
rangs et transformant leurs terres en cendres. Ces deux
catastrophes restent gravées dans les mémoires comme
les cataclysmes jumeaux et gardent comme témoins
éternels les lieux des événements : les Steppes Arides et la
Mer de Poussière.
A la suite de ces terribles événements, les survivants
quittèrent les lieux à la recherche d’un havre de paix. Les
Bakluni - enfants devenus adultes et adultes devenus
vieillards - guidés par le prophète Al’Akbar s’installèrent
au bord de l’Océan Dramidj, au nord-ouest de leurs
anciens territoires.
C’est ainsi que naquit la nation d’Ekbir sur les ruines de
l’ancien Empire Bakluni, qui devait ne jamais oublier les
affres souffertes en s’éloignant du chemin de la paix.
C’est pour ne jamais oublier et protéger sa souveraineté
que le Zashassar, la plus puissante école d’arcanes de
l’univers connu, conserve jalousement les secrets des
anciens rituels du passé, tandis que tant d’autres les ont
oubliés. Si pour le commun des mortels, les secrets du
Zashassar sont enfouis au plus profond de la forteresse de
l’ordre, dans la puissante cité d’Ekbir, demeure éternelle
du Calife, la réalité est toute autre ...
Peu après le vol des deux plus grandes reliques que la
nation Ekbirite ait porté, la Coupe et le Talisman, les
descendants et les fidèles d’Al’Akbar décidèrent de mettre
en lieu sûr les autres reliques du passé restées entre les
mains des Bakluni. C’est à ce titre que sont apparues,
parmi tant d’autres, plusieurs abbayes dédiées en
apparence au seul culte d’Al’Akbar mais dont les entrailles
renfermaient de terrifiants secrets. Le monastère de
Glendaloch, juché sur le promontoire de Dezbat entre la
lande du pays des tourments et les falaises du
Morskmogil, est l’une d’entre elles.
La chute de la maison Ashir
Il y a quinze ans de cela, les terres de Dezbat qui
s’étendent jusqu’aux portes d’Ekbir la Grande étaient
propriété de la maison prime d’Ashir, l’une des plus
grandes familles nobles du Califat. A sa tête se trouvait
Nerim le Sage, nayib de sang, et ses Faris Rautha, ceux
que l’on nomme parfois les Chevaliers Métamorphes ou
les chevaliers aux gemmes.
Nerim était l’un des rares gouverneurs à avoir hérité de
son titre de plein droit par son antique ascendance
impériale. Bien que bénéficiant de largesses du Calife, il
s’était astreint au rythme de vie des nayib affiliés au culte
d’Al’Akbar et se comportait en toutes choses avec piété,
honneur et loyauté.
Ses chevaliers, une poignée d’hommes triés sur le
volet, étaient, à son image, des hommes au cœur pur
chargés de colporter ses valeurs et de protéger la
province, périodiquement menacée par des assauts venus
de l’océan Dramidj.
C’est l’un de ces assauts éclairs conjointement mené par la
mer et la voie terrestre, qui mit fin au règne de la Maison
Ashir. Au beau milieu d’une nuit sans lune, plusieurs
centaines d’hommes en armes cernèrent Castel Ashir et
parvinrent en quelques heures à en prendre le contrôle. Il
n’y eut que bien peu de survivants ... Nerim et son épouse
connurent la mort cette nuit là au milieu d’une garnison
dévouée mais dépassée par le nombre.
Les Faris Rautha
L’ordre des Chevaliers Métamorphes a été fondé il y a de
cela plusieurs générations par le maître de la Maison
Ashir de l’époque. Versé dans les arts méta-magiques, il
insuffla à douze pierres précieuses, l’âme et les talents
d’un animal totem, emprunté aux douze mois du cycle de
Taerre.
Chacune de ces gemmes, une fois fixée au centre du
front d’un homme, s’y incrustait lui insufflant ses
pouvoirs. Une fois fixée, une relation symbiotique
s’opérait entre chair et pierre, âme et souffle de vie, ne
pouvant disparaître qu’à la mort du porteur.
Ces pierres furent confiées à douze hommes
méritants et pieux, responsables de hauts faits dans la
province. Peu après, un ordre combattant fut érigé en leur
honneur et les plus braves d’entre eux devinrent bientôt
les successeurs de leurs aînés.
Aujourd’hui, l’ordre des Faris Rautha est considéré
comme celui des renégats, des traîtres qui ont failli à leur
devoir de protection en permettant l’assassinat du nayib.
Keyn, le demi-frère du nouveau maître de Dezbat, Urik
Ashir, traque sans faiblir les derniers représentants de
l’ordre.
La Légende de Sid-Allagh
Cette nuit qui vit la fin de la Maison Ashir, fut également
celle qui scella la destinée d’un homme. Aux premières
heures de la bataille, Nerim fit venir à lui Sid-Allagh, le
Faris Rautha marqué du jaspe, la pierre du Loup. Il lui
confia son fils, à peine âgé d’un an pour qu’il le mène en
lieu sûr et le protège. Après avoir juré fidélité, Sid-Allagh,
usant de ses pouvoirs parvint à fuir au grand galop, le
jeune Ashir entre ses bras et les ennemis du royaume à ses
trousses.
Sa course le mena jusqu’au monastère de Glendaloch
où il vint quérir asile. Quelle ne fut pas sa surprise de
découvrir qu’au matin, les troupes qui entouraient le
monastère étaient celles de Keyn de la maison seconde, le
cousin même de Nerim et son plus proche parent, après
Urik, le demi-frère et mentor de Keyn. Ils requéraient que
le traître Faris Rautha leur soit livré, pour avoir
sciemment laissé le nayib sans protection. Contraint par
la tradition séculaire des trois jours d’asile, Keyn ordonna
à ses hommes de camper autour du lieu saint et attendit.
Les minutes puis les heures s’égrenèrent
inlassablement avant que le jour fatidique ne se lève ... Sid-
Allagh franchit alors le porche du monastère, les armes à
la main et défendit chèrement sa vie avant de succomber.
Fouillant sa dépouille, Keyn ne trouva nulle trace de
l’enfant et se tourna vers les moines.
Ces derniers nièrent sa présence parmi eux,
obligeant Keyn à investir le monastère malgré les
suppliques de ses habitants. Avec l’aide de mages, il
entreprit une fouille complète de l’abbaye ... sans succès :
le dernier fils de la maison Ashir avait disparu corps et
bien.
Les faits derrière le mythe
Parvenu jusqu’au monastère, Sid-Allagh a recherché un
moyen de mettre l’enfant à l’abri. Malgré ses pouvoirs,
toute tentative de fuite semblait impossible. Il eut, à cette
période, de longues discussions avec le grand prêtre en
charge du monastère, Shalim Nayak, autour des
événements survenus au Castel Ashir et des enjeux pour
la liberté et la vie des habitants de la province. Shalim
entendit et comprit ce qui animait le cœur du Faris
Rautha et, malgré l’importance de la tradition de
neutralité du monastère, il accepta de venir en aide au
chevalier.
Pour ce faire, il se décida à venir puiser dans les trésors
qu’il avait promis de défendre, au mépris des règles
édictées ... pour la bonne cause. Il déterra un antique
rituel suellois, dérivé de la terrifiante Dévastation
Invoquée que les mages suellois firent subir au peuple
bakluni. A l’aide de ce rituel, il vieillit l’enfant jusqu’à l’âge
d’un jeune novice (une quinzaine d’années) puis lui
inocula une forte fièvre (sans toutefois mettre en péril sa
vie) pour masquer la jeunesse mentale de l’enfant. sid-
Allagh échangea donc sa vie contre celle de l’enfant et, par
ce biais, veilla au respect de sa parole et de sa foi. Ainsi
disparut Lybak, fils de Nerim et naquit Rédat, le moine
attardé du monastère.
Malheureusement la vie de Lybak eut un prix, un
prix que le monastère n’a pas encore fini de payer ...
L’appel aux puissances maudites du peuple de Suel ne se
fait pas sans tribut.
Le revers de la médaille
Après le départ des troupes de Keyn, Shalim Nayak
parvint assez facilement à faire passer l’enfant pour un
jeune simplet que ses parents désiraient dédier au culte
d’Al’Akbar.
Pourtant les choses prirent bientôt une tournure grave : la
crypte où étaient conservées les reliques des temps jadis
fut bientôt la victime d’étranges manifestations. Nayak
comprit bien vite que ces événements étaient le fait de sa
seule décision : les mages de l’antique Empire de Suel,
pour vaincre leurs ennemis bakluni, n’avaient pas hésité à
conclure des pactes avec des forces venues d’autres plans.
Le rituel, qui était sans doute lié à la Dévastation
Invoquée, a permis d’entrouvrir à nouveau un passage
vers l’un de ces plans. Face à cet événement qui dépassait
de loin ses compétences, Shalim réunit les quelques
initiés au sein du monastère, au courant de sa réelle
fonction, pour tenter de mettre fin à cette invasion.
Sur les douze braves qui descendirent dans les
profondeurs de la crypte, seuls trois en ressortirent, à
jamais marqués par ce qu’ils avaient combattu. Ils étaient
parvenus au prix de plusieurs vies humaines à sceller
l’entrée de la crypte et donc à endiguer le flot de ces
créatures. Mais le sort qu’ils avaient mis en œuvre pour
arrêter ces puissances démoniaques avait une faille : il ne
durerait que le temps de leur vie terrestre.
Ils pensaient avoir le temps de résoudre de manière
définitive le problème sans en informer les autorités du
Zashassar : ils se trompaient ...
L’HISTOIRE RECENTE
La prophétie
Urik, fils illégitime de la Maison Ashir, reçut en fief les
terres de son cousin, de la main même du Calife, qui
souhaitait laisser entre les mains des fils d’Ashir le
territoire qui avait toujours été le leur. Keyn, devenu
Premier homme d’armes de Dezbat, déclara les Faris
Rautha renégats et n’eut de cesse de traquer les survivants
jusqu’à l’obtention des 12 pierres. Aujourd’hui, seules
trois d’entre elles lui échappent encore.
Bien que la frustration de la disparition du jeune
Lybak soit loin derrière, Urik est plus que jamais en proie
aux tourments : si l’enfant est encore de ce monde, il a
atteint l’âge de gouverner et pourrait si le cœur lui en
disait, venir quérir sa place. Tous les efforts consentis
pour accéder au pouvoir et toutes les concessions faites
aux Ataphades seraient anéantis par un tel retour. Les
choses ne seraient pas aussi graves, si dans sa gêne, Urik
n’avait pas sollicité un devin peu de temps après son
accession au pouvoir. Ce dernier lui avait fait la prophétie
suivante :
"Il reviendra venger un passé qu’il n’a pas connu, un
Chevalier Gemme à ses côtés."
Telle est la raison pour laquelle Urik a confié à son demi-
frère la tache d’éradiquer les derniers représentants de
l’ordre et de détruire les pierres. L’angoisse le pousse
aujourd’hui à devancer ce plan et à trouver l’héritier ou sa
dépouille coûte que coûte. C’est là que les PJs entrent en
scène ...
RESUME
Le plan
Désireux d’investir ce monastère où jadis son frère avait
perdu la trace de l’héritier, Urik décida de mettre en
œuvre un plan très simple : faire à nouveau valoir le droit
aux trois jours d’asile à un allié diligent et digne de
confiance. Mais, pour rendre crédible une telle attitude
dans cette lande perdue, il fallait organiser une mascarade.
Celle-ci prenait la forme - dans l’esprit d’Urik - d’une
fausse cavale de plusieurs fugitifs échappés de l’une de ses
forteresses. Parmi ces fugitifs, le loup se mêlerait à
d’innocentes brebis, capturées pour un crime qu’elles
n’ont pas commis afin d’apitoyer et de mettre en
confiance les moines de Glendaloch.
Urik se décida finalement à faire coup double en
assassinant un de ses opposants politiques. Il ne lui
resterait plus qu’à incarcérer les quelques personnes
présentes - dont son agent - et à les faire condamner
pour le meurtre. Entre la mort et la fuite - facilitée de
toute part - ceux-ci n’hésiteraient pas et se jetteraient sur
l’oasis providentielle au milieu du désert : le monastère de
Glendaloch.
Une fois sur place et à l’aide de quelques moyens
magiques de premier ordre qui lui seraient confiés, son
émissaire se mettrait à l’œuvre pour comprendre ce qui
s’est produit ... et agir si la prophétie était avérée.
Synopsis
Avec l’homme d’Urik, les personnages fraîchement
évadés arrivent à Glendaloch où ils assistent à la
démonstration de force des troupes de Keyn sur fond de
vie monacale. Après avoir vécu une veillée auprès des
croyants du monastère, et avoir entendu bribes d’histoire
et légendes anciennes, les personnages passent leur
première soirée au monastère. Quelques heures plus tard,
ils sont réveillés dans la nuit par un hurlement. Ben Beyl -
l’agent infiltré d’Urik - gît dans son sang, les mains
crispées sur un cimeterre qui le traverse de part en part.
Les autorités du monastère découvrent horrifiés le corps
du malheureux et exigent aussitôt que toutes les armes
leur soient remises. Après une courte enquête et devant le
doute planant sur un éventuel suicide, les visiteurs sont
laissés libres de leurs mouvements mais la sécurité est
renforcée au sein du monastère.
Ben Beyl en réalité n’est pas mort, il a juste fait usage d’un
artefact confié par Urik dans le cadre de sa mission, après
avoir découvert l’entrée d’une crypte magiquement
scellée dans les sous-sols du temple du monastère.
Profitant de l’effet de cet artefact, similaire au sort de
possession, il a pris le contrôle du corps d’un adepte pour
infiltrer plus avant le monastère.
Selon leur courage et leur habileté, les personnages
lèveront partiellement le voile sur l’histoire de Sid-Allagh
et le mystère de la crypte. La mort de l’adepte qui a
découvert le corps de Ben Beyl, quelques temps plus tard,
signera l’appropriation du corps du maître du monastère
par l’agent d’Urik et la menace des derniers sceaux. Aux
personnages d’anticiper l’ouverture de la crypte ou
d’organiser avec les prêtres du monastère le rituel qui
permettra de la refermer. Le sort de la province de Dezbat
est, bien qu’ils l’ignorent, entre leurs mains.
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